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Lettres à Emilie

23 juin 2011

7ème lettre : d'Aurélien à Emilie

 

 

Emilie,

 

Je m'excuse de ne pouvoir te répondre plus rapidement mais malheureusement, Rodolphe s'est cassé une patte et j'ai dû attendre qu'il se rétablisse pour t'envoyer cette première lettre. J'ai découvert de mon côté quelque chose qui m'a fortement troublé. Mon père était un officier nazi. Une arme à lui reposait dans le grenier, un Zosten-V18, un pistolet allemand très utilisé par la Gestapo. De plus, j'ai trouvé des photos de lui en uniforme avec des compagnons, faisant un salut hitlérien le sourire aux lèvres. Tout ceci m'a réellement bouleversé et c'est aussi en partie pour ça que cette lettre est arrivée si tard. Continue les recherches sur tes parents et ne te décourage pas, leur histoire te sera un jour dévoilée. Voici un pot de confiture et une tablette de chocolat, j'essayerais de t'envoyer souvent de la nourriture pour que tu tiennes aussi longtemps que possible. Sur ce, je dois te laisser, ma mère m'appelle.

Souviens toi que je t'aime et que je t'aimerai toujours.

 

Ton Aurélien.

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23 juin 2011

6ème lettre : d'Emilie à Aurélien

Aurélien,

Cela fait déjà quatre jours et tu ne me réponds toujours pas. Tout va-t-il bien ? Peut-être que n'as rien à me dire... Peut-être que ma vie ne t'intéresse plus, que tu es lassé... Je sais bien que ce n'est pas facile de m'avoir comme petite amie, mais j'ai tellement besoin de toi, de ton soutien. Je t'en prie, ne me laisse pas. Je suis déjà tellement seule...
J'ai marché des kilomètres et des kilomètres, et j'ai trouvé refuge dans une grange abandonnée à la lisière d'une forêt. Ce n'est pas le grand luxe, mais c'est tout ce qu'il me fallait ; j'ai un toit et il fait plus chaud qu'au dehors. Il me reste encore en peu de pain et de fromage que j'avais emporté avec moi, mais même avec mon faible appétit, je pense que cela ne dépassera pas cinq ou six jours. Je suis sûre que je pourrai tenir deux jours sans manger, mais pas plus. Cela m'aiderait tellement si ton pigeon, ce bon Rodolphe, notre cher messager, m'apportait peut-être un peu de nourriture... Je sais que c'est beaucoup demander, et je ne veux pas abuser, je demande juste, comme je l'ai dit, un peu d'aide. Rien qu'un peu d'aide.
Aurélien, tu me manques, j'aimerai tellement être près de toi. Si tu décides de ne plus me plus me parler, je ne t'en voudrais pas, mais sache que moi, jamais je ne t'oublierai. Je porte toujours autour de mon cou ce magnifique collier que tu m'as offert, tu sais, je ne m'en sépare jamais.

Tout à toi,

Emilie.

23 juin 2011

5ème lettre : d'Emilie à Aurélien

Aurélien,

Ne t'inquiètes pas, je pense être en sécurité. Lis plutôt cela; c'est une nouvelle lettre de mes parents qui devrait t'émouvoir encore plus ...

 

 

Marguerite,

Ma chère, je dois te le dire, hier, je suis parti.

Je sais, je t'abandonne, je devais m'en aller.

Mon cœur meurt pensant que je ne t'embrasserai plus,

Mes yeux pleurent à l'idée que je ne te verrai plus.

Lis cette lettre, écoute-moi, comprends-moi, pardonne-moi

Je ne pouvais pas rester aussi près de toi.

J'ai dû partir, je le regrette, mais lis ces mots :

Que je t'aime, ton sourire merveilleux, le plus beau,

J'aime vraiment tout chez toi : tes yeux bleus, ta douce voix,

Jamais je ne m'ennuie lorsque je pense à toi.

Tous les jours, en sanglots, je t'appelle : tu me manques.

Toutes les nuits, en sanglots, je te touche : tu me manques.

Je me sens mal comme si ma vie allait s'éteindre,

Je regrette d'enchaîner mon cœur si loin du tien.

Tu seras la colère, je serai le coupable,

Tu seras la colère, je serai comme le diable

Tu me le reprocheras, tu me détesteras,

O Dieu ! Je n'ose y croire ! Quel malheur ! Qu'ai-je donc fait ?

Quelle idée criminelle que de t'abandonner !

J'ai pour cela du faire de superflus efforts,

J'ai pensé, avec regrets, encore et encore :

Je ne te verrai plus ! J'ai fui, je t'ai perdue !

Et voilà, ma lettre est un douloureux adieu,

Nous ne nous reverrons qu'au Paradis, qu'aux cieux.

Mais c'était nécessaire, j'ai un désir sincère,

Qu'en des jours meilleurs notre enfant ouvre les yeux.

Ton Georges

 

Dire que mon père est mort à la guerre dans l'espoir de me protéger ... J'en ai des frissons et les larmes aux yeux.

 

Emilie, qui t'aime

23 juin 2011

4ème lettre : d'Aurélien à Emilie

Émilie,

Où es-tu ? Es-tu en sécurité ?
Je suis mort d’inquiétude, réponds- moi vite !
Je t’imagine au bord de la route, seule, perdue et je ne peux chasser cette image de mes pensées. J’ai peur pour toi…

Tu as bien fait de quitter cette maison et ton père adoptif mais fais attention à toi.

J’ai lu les lettres de tes parents, elle sont très émouvantes.
J’attends ta prochaine lettre avec impatience.

Je t’aime.
                Ton Aurélien       

20 juin 2011

3ème lettre : d'Emilie à Aurélien

Aurélien,

Je viens de lire les premières lettres de mes parents lorsqu’ils n’étaient encore qu’amis mais qu’ils ressentaient déjà quelque chose l’un pour l’autre, tu ne peux pas savoir comme ça me fait bizarre de lire leurs échanges et de retourner à leur époque, voilà ce que ça donne :


A Georges, mon grand ami.

Lettre à un désespéré

Mon cher ami, tu crois que je t’aime, mais c’est faux.
L’encre coule sur le papier et, par cette belle matinée,
Je pense à cet Amour mystérieux que je n’ai encore jamais rencontré.
Alors, vois-tu, je me dis que jamais je ne ressentirai ce profond sentiment,
C’est pourtant bien dommage.
      
Je meurs d’amour, disent-ils tous ;
Je n’en crois rien.
Ne serait-il pas plaisant de partager une réelle amitié,
Sans folie ni désastres ?
En lisant cette lettre, tu te diras certainement :
« Elle m’aime, cela est sûr ! »
Mais cette conclusion est impossible,
J’en ai la certitude et il le faut !

           De la pointe du jour à la tombée de la nuit, je marche, je parle,
Je respire, je rêve de toi, de tous ces moments passés ensemble.
Mais, crois-moi, je ne t’aime pas !
Tu m’as dit que je te manquais, toi, pauvre cœur meurtri.
Tu m’as raconté que tu m’attendais, que la solitude te saisissait, que ton courage dépérissait ;
Je ne t’ai pas répondu, je ne sais si tu m’aimes ;
Malgré tes supplications, je ne t’ai pas écouté.
          
Tu m’as dit que tu étais malheureux,
Que tu te languissais de moi ; tu sentais la vie t’abandonner,
J’étais pour toi une goutte de rosée vivifiante qui te sauverait.
Je n’y ai pas cru, je me suis moquée, j’ai refusé de t’aimer.
Mais pourtant, quoique je ressente quelque sentiment léger pour toi,
Je ne t’aime pas !

           Je te pose malgré tout cette question :
« Voudrais-tu bien que je t’aime ? »
Cette interrogation ne révèle rien, bien sûr ;
Mais pourtant tant de choses pensées !
      
Je ne sais si je t’aime, tout me semble triste sans toi ;
Où se trouve donc la vérité ?
      
Oh, George, je crois que je t’aime !
Et toi si tu m’aimes en retour, dis-le moi, répète-le ! Je suis perdue.
Mon cœur ne cesse de battre pour toi,
Je t’ai menti en te cachant mon amour, je le sais maintenant.
Ta voix résonne dans ma tête.
Je le crie désormais : je t’aime !

Marguerite

Voilà ce qu’ils ont écrit dans les premières lettres. Ça m’émeut et en même temps me donne une étrange impression un peu comme un flash-back. Je ne sais pas si tu as déjà ressenti cela dans une quelconque circonstance mais c’est un sentiment unique.

Emilie

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10 juin 2011

2ème lettre : d'Emilie à Aurélien

Aurélien,

Oh mon dieu Aurélien, je suis désolée de t’avoir menti, mais crois-moi je ne pouvais pas décemment te dire la vérité. Elle est si pathétique, tu aurais paniqué et ça m’aurait rendue encore plus folle. Non, vraiment, c’était mieux pour toi. Seulement vois-tu au moment même où je t’écris cette lettre je me trouve sous la pluie battante au bord d’une route sombre avec à mes côtés, seulement une boîte aux lettres donc tu me vois obligée de te dire la vérité. J’ai fait quelque chose que je n’aurais sans doute pas dû faire mais sous la pression on fait parfois des choses inconsidérées. En même temps je me demande si j’aurais pu supporter cela plus longtemps.

Il n’y a pas plus de trois jours j’ai découvert, cachées dans un tiroir fermé à clef (ne me demande pas comment je l’ai ouvert), des lettres qu’échangeaient autrefois mes parents. A ce moment-là mon père était à la guerre, et c’est d’ailleurs là-bas qu’il mourût, tandis que ma mère, malade, restait cloîtrée chez elle. Ils s’envoyaient des lettres si passionnées que, tu comprends, il était difficile pour moi d’en détourner les yeux. Malheureusement, ce soir même, mon père adoptif me prit sur le fait et essaya de m’arracher ces lettres si importantes à mes yeux. Comble de malchance, il avait un peu trop forcé sur la bouteille et ses gestes étaient plus brusques qu’à l’ordinaire. Il me frappa si fort au visage que j’en garde encore la marque. Je me suis évanouie et à mon réveil, je me trouvais allongée sur mon lit et enfermée à double tour dans ma petite chambre. Je regardai autour de moi pour retrouver les lettres que, j’espérais, mon père adoptif m’avait laissées. Mais non, cet ivrogne ne m’avait même pas permis de conserver le seul souvenir qu’il me reste de mes parents. Ma mère adoptive, qui est bien la seule à avoir ne serait-ce qu’un peu d’affection pour moi, me glissait mes repas sous la porte mais elle ne rentrait pas, au risque de se faire frapper elle aussi.

Alors, après avoir échafaudé un plan pendant deux jours, j’ai réussi à sortir par la fenêtre du plafond pendant la nuit et à descendre la gouttière prudemment avant de m’infiltrer dans la chambre de mon « père » pour récupérer les lettres. Puis j’ai pris de quoi manger, quelques vêtements et je suis partie. Le seul problème c’est que je ne sais pas où aller, je n’ai pas de famille et pas vraiment d’amis. Juste toi. Je vais chercher un abri pour quelques jours avant de trouver quelque chose de convenable. Je dois te quitter maintenant mais je te tiendrai au courant. Je ne veux surtout pas que tu t’inquiètes pour moi.

Je t’aime, Emilie.

Lettre_emilie_aure_lien_2

8 juin 2011

1ère lettre : d'Aurélien à Emilie

 Emilie,

Pourquoi m’as-tu menti ? Tu m’as dit que tu étais heureuse. Te rends-tu compte de l’importance et la gravité de ce mot ? Non, car tu l’as prononcé, ce mot qui n’existe pas pour toi.

J’étais rassuré à l’idée de te savoir en sécurité dans une famille protectrice. Mais tu m’apprends que tu es battue par ton père adoptif ! J’ai peur, Emilie. Je crains le pire. S’il ne se maîtrisait pas ? S’il perdait la tête ? Il est grand et possède la force d’un homme. Il peut être dangereux.

Je t’appelais mon oisillon. Tu en es réellement un. Tu es faible et fragile par rapport à lui. Si fragile. Je sais que tu détestes ce mot, mais je t’aime et souhaite te protéger, le comprends-tu ?

Il faut que tu lises jusqu’au bout cette lettre. Je t’en prie, réponds-moi ! Tu ne peux rester seule, dans l’ombre, triste et malheureuse. Pars ! Va-t-en ! Tu mets ta vie en danger. J’ai besoin de toi et ne supporterai pas de te perdre, mon amour.

Je désirerais tellement être à tes côtés, mon ange.

Ton Aurélien qui t’aime.

pluiebleu

 

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Lettres à Emilie
  • Emilie est orpheline. Elle vit chez ses parents adoptifs qui la maltraitent. Elle entretient une relation à distance avec son amoureux. Un jour, elle trouve par hasard un paquet de lettres : c'est une correspondance entre ses parents défunts ...
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